La notion d’assurance comme « recherche de protection » ou « secours mutuel » existait déjà à l'Antiquité. Ainsi, on retrouve par exemple vers 1700 ans avant Jésus Christ, en Mésopotamie, dans le code d’Hammurabi, des traces d'une pratique s’apparentant à de l’assurance avec des commerçants qui effectuaient entres eux une répartition des coûts engendrés par le pillage des caravanes de marchandises. On retrouve également d’autres exemples du même type à la fois en Égypte et dans la Rome antique.
Si elles marquent une première tentative de mutualisation du risque, ces pratiques restent encore éloignées de l’assurance moderne telle que nous la connaissons aujourd'hui.
En effet, l'assurance moderne trouve véritablement sa source dans le développement du commerce et la mise en place du « prêt à la grosse aventure » pour le commerce maritime. Ce type de prêt, qui pourrait aujourd'hui s'apparenter à une activité de « capital-risque », était déjà pratiqué par les Grecs et les Romains.
Concrètement, il s’agissait pour les marchands de faire financer le coût élevé de leurs expéditions maritimes en contractant un prêt auprès des banquiers. Ces derniers n’étaient pas remboursés en cas de naufrage du bateau mais recevaient en contrepartie une prime en plus du remboursement total de l’emprunt si le bateau arrivait à bon port.
Si au début, il s’agissait d’un pourcentage à payer en plus, un système de primes fixes s’est mis en place selon la valeur des marchandises et les distances parcourues. En effet, repris à partir du XIIème siècle, les taux d’intérêt appliqués au prêt « à la grosse » connurent de nombreux abus qui encouragèrent le pape Grégoire IX à interdire le prêt usuraire en 1234.
Il devint donc nécessaire de trouver une alternative afin que le prêteur soit certain du remboursement de son prêt. C’est alors que pour la première fois, en Italie, des banquiers et d’autres commerçants acceptèrent de garantir la valeur du navire et de ses marchandises contre le paiement préalable d’une certaine somme d’argent. L’assurance maritime était née !
Il semblerait que le plus ancien contrat d’assurance moderne date de 1347 et a été souscrit à Gênes. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si c’est également à Gênes que fut fondée en 1424 la première société d’assurances maritimes.
En France, après un développement limité par des blocages principalement religieux, c’est sous l’impulsion de Colbert que La Compagnie générale des assurances et grosses aventures voit le jour en 1686 par un édit de Louis XIV.
Comme nous venons de le voir, l’assurance maritime a été la première assurance créée sous sa forme moderne mais d’autres types d’assurance sont apparus par la suite…
L’apparition de l’assurance habitation est liée au Grand incendie de Londres de 1666 qui, en sept jours et huit nuits, réduisit en cendres plus de 13 000 maisons et 87 églises, dont la cathédrale Saint Paul. La leçon ne sera pas oubliée ! Ainsi, un corps de sapeurs-pompiers est créé dès l'année suivante et 1684 voit la naissance du Friendly Society Fire Office, première société d’assurance incendie.
L’installation d’une plaque en métal, appelée plaque d’incendie, à un endroit bien en vue sur la façade des demeures fut d’ailleurs l’une des premières manifestations concrètes de l’assurance habitation. Grâce à elle, les pompiers savaient automatiquement que l’immeuble était assuré et qu’ils devaient le protéger en priorité en cas d’incendie.
C’est en 1652 que le financier italien Lorenzo Tonti crée une forme de contrat d’assurance sur un mode opératoire proche de l’assurance vie : la tontine. De quoi s’agit-il ? La tontine est, encore aujourd’hui, une association de personnes constituée pour une certaine durée et qui mettent en commun des fonds. A l’issue d’une durée définie préalablement, l’association est dissoute et les fonds sont répartis entre les personnes toujours en vie.
En France, les premières tontines royales sont autorisées à la fin du XVIIème siècle et plusieurs emprunts tontiniers sont lancés au cours du XVIIIème siècle. En 1770, par arrêt du Conseil du roi de France, ces tontines royales sont transformées en rentes viagères à taux fixe.
En 1787, la Compagnie royale d’assurance vie est créée puis, en 1788, la Compagnie d’assurances contre les incendies est contrainte par l’édit du 27 juillet à se diviser en deux branches : l’une aura pour objet l’assurance contre l’incendie, l’autre, l’assurance sur la vie.
Si la Révolution Française a stoppé ce mouvement de développement de l’assurance moderne en France, une ordonnance royale de 1816 autorisa à nouveau l’assurance contre l’incendie. En 1818, c’est au tour du Conseil d’État d’autorise à nouveau l’assurance sur la vie.
Dès lors, le développement de l’assurance va se poursuivre et s’accentuer au cours de la première moitié du XXème siècle. Plusieurs sociétés vont être créées et vont prospérer rapidement car de nouveaux risques potentiels vont apparaître et seront exploités par les compagnies d’assurance : accidents, bris de glaces, grêle, mortalité du bétail, vol, responsabilités civiles diverses…
C’est ainsi qu’en 1910, la première assurance chômage est créée et qu’en 1958 l’assurance auto devient obligatoire en France.
Le décret du 16 juillet 1976 marque la création officielle du Code des Assurances. Un premier code des assurances avait été rédigé à Barcelone et a profondément influencé le droit européen des assurances.
A partir de 1982, l’assurance locative incendie et catastrophes naturelles devient obligatoire pour les particuliers comme les professionnels.
En 1990 l’Etat rend également obligatoire la garantie tempête car c’était lui qui le prenait en charge auparavant.